PubGazetteHaiti202005

CPT: Pierre Espérance qualifie de «Coup d’Etat» la méthode de désignation de Edgard Leblanc

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La méthode de désignation de Edgard Leblanc Fils comme président du Conseil de transition ne fait pas l’unanimité en Haïti. Intervenant à l’émission « Le Rendez-vous avec Volcy Assad », mercredi 1er mai, le Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains Pierre Espérance crie au « Coup d’Etat ». Selon Espérance, il n’y a pas eu de consensus et l’accord du bloc majoritaire viole les fondamentaux de l’accord du 3 avril 2024.

 


Pierre Espérance a critiqué la manière dont l’ex sénateur Edgard Leblanc a été désigné président du CPT, soulignant qu'il n'y avait pas eu de consensus adéquat entre toutes les parties prenantes. Il a également remis en question le respect des termes de l'accord du 3 avril 2024.

Ses critiques portent surtout sur le « formalisme » entourant la désignation du dirigeant de l’OPL comme président du Conseil Présidentiel de Transition, laquelle a été faite par le Bloc Majoritaire Indissoluble entérinée avec un accord signé entre les membres du Conseil Présidentiel faisant partie de ce bloc majoritaire. 

« Ce document est un coup d’état à l’accord du 3 avril 2024 », dénonce Pierre Espérance qui évoque l’absence de consensus dans cette situation de fait. Pour lui, la désignation de Edgard Leblanc et la proposition de Fritz Bélizaire sont entachées d’irrégularités. 

Rejetant d’un revers de main cet esprit de bloc majoritaire au Conseil Présidentiel de Transition, Pierre Espérance rappelle que cette structure n’est en aucun cas un parlement. Il regrette que les décisions aient été prises par une majorité et non un consensus, conformément, selon lui, aux prescrits de l’accord du 3 avril. 

Pour justifier qu’il n’y avait pas eu de consensus, Pierre Espérance argue que le groupe minoritaire n’a pas fait acte de présence lors d’une rencontre tenue le lendemain de la cérémonie donnant naissance à la présidence de Edgard Leblanc Fils. Cependant, tout le conseil s’était mis debout pour applaudir lorsque Edgard Leblanc gravissait le podium pour faire son discours. 

La proposition de Fritz Bélizaire comme premier ministre est tout aussi critiquée par Pierre Espérance, Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains. « C’est aussi un coup d’état », dit-il évoquant les lignes directrices de l’accord du 3 avril qui tracent une procédure formelle pour le choix du premier ministre.

« Selon l’accord, ce sont les secteurs qui doivent désigner leur premier ministre. Les candidatures ne doivent pas dépasser 15 », rappelle-t-il.

Par ailleurs, d’après Pierre Esperance, ce qui s’est passé aussi résulte du comportement de Frinel Joseph, membre observateur du conseil. Il estime que ce dernier aurait dû jouer un rôle pour imposer la formalisation de la majorité en organisant l’élection. 

 


Par: Daniel Zéphyr

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