« On devait applaudir Luis Abinader d'avoir révéillé chez nous notre conscience nationale et la fermeture des frontières constitue une grande opportunité pour Haïti car cette décision nous fait retourner vers la terre », ce sont là les déclarations de l'architècte Wideline Pierre, porte parole du comité de gestion du canal à Ouanaminthe lors de sa participation à l'émission « Le Rendez-Vous avec Volcy Assad » ce lundi.
Wideline Pierre annonce que la frontière restera fermée et la population de Ouanaminthe pose un ensemble de conditions pour sa réouverture. La porte parole veut ainsi répondre au président dominicain qui annonce la réouverture de la frontière à Dajabon pour faciliter l'achat des marchandises aux commerçants haitiens.
« Ils vont rouvrir la frontière et nous allons la fermer du côté haitien jusqu'à que l'on prenne en compte nos revendications », déclare-t-elle.
Au nombre des revendications, les habitants conditionnent la réouverture de la frontière à la nomination par la république dominicaine « de consuls dignes du nom et non de racketteurs qui font de la vente de visa au prix fort leurs priorités, à la délivrance de visas étudiants aux jeunes ».
L'architècte très impliquée dans la lutte pour la construction du canal indique que le gouvernement haitien devrait « se comporter en véritable interlocuteur face aux autorités et doit aussi en profiter pour redéfinir les relations entre les deux pays afin que les droits des haitiens vivant en république dominicaine puissent être enfin respectés ».
L'état haitien est aussi dans le viseur des habitants du Nord'est et de Ounaminthe en particulier. Wideline Pierre dénonce le fait que « la douane de Ouanaminthe fournit à l'état haitien régulièrement des sommes faramineuses tandis que cette communauté est dépourvue de tout ».
Pour la réouverture de la frontière, toutes ces revendications seront mises sur la table, annonce Mme Pierre.
Hier dimanche, des membres de la population avaient tenté de monter un mur à la porte d'entrée de la frontière mais ont heurté à la répression policière qui a leur a lancé des gaz lacrymogènes. La porte parole Wideline Pierre invite la police à ne pas se dresser sur le chemin de la lutte du peuple car, dit-elle, il ne fera pas marche arrière.
Luis Abinader avait décidé de fermer toutes les frontières de la République dominicaine en signe de représailles contre la construction d'un canal sur la rivière massacre alors qu'il était en pleine négiciation avec une délégation haitienne. Il avait déclaré que la frontière restera fermée jusqu'à l'arrêt des travaux. Cette décision a soulevé la colère du peuple et revéillé en lui un regain de nationalisme. Il jure de ne pas plier l'échine devant les autorités dominicaines.
Le week-end dernier lors d'une visite à Dajabon Luis Abinader a annoncé qu'il allait rouvrir la frontière uniquement aux commerçant haitiens, mais la population de Ouanaminthe dit non, « Fwontyè Pap Louvri »( FPL, leur nouveau slogan), une manière de montrer au président que Haïti peut résister encore longtemps et vivre sans les produits dominicains.
Par Gazette Haïti News
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