PubGazetteHaiti202005

La dernière provocation de Ariel Henry et ses alliés 

Dr Ariel Henry

Après tant de tergiversations, le gouvernement du Dr Ariel Henry s’est résigné ce vendredi à publier le décret portant création du conseil présidentiel. Alors que les yeux étaient désormais rivés sur l’installation de cet organe de transition pour finalement sortir de cette crise politique et sécuritaire, le premier ministre déchu et son équipe veulent encore jouer à la prolongation. A la provocation, disent certains. 
Dans un communiqué quelques heures après, ils réclament avant la publication de l’arrêté nommant les membres du conseil présidentiel les pièces de ces derniers, « conformément à l’article 2 du décret ». 

Pour rappel, ledit article stipule:
« Outre les conditions prescrites par l’article 135 de la Constitution, nul ne peut faire partie du Conseil Présidentiel de Transition :
1) s’il fait actuellement l’objet d’une accusation ou d’une poursuite pénale, ou s’il a été condamné dans une juridiction quelconque ;
2) s’il fait l’objet d’une sanction de l’Organisation des Nations-Unies ;
3) s’il est candidat aux prochaines élections en Haïti ;
4) s’il s’oppose à la Résolution 2699/2023 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies autorisant le déploiement de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité. »

A propos de l’article 135 de la constitution, cela concerne des questions suivantes: nationalité, âge (35 ans), droits civils et politiques, décharges, 5 années consécutives de résidence en Haïti, etc.


Donc, un gouvernement ayant géré le pays de manière aussi calamiteuse en dehors de toute légalité se pose curieusement aujourd’hui en garant des principes constitutionnels. 

Personne n’est dupe. Le plus naïf de tout citoyen haïtien sait pertinemment qu’il s’agit là d’une énième manœuvre ou d’une épine glissée sous les pieds des membres du conseil présidentiel, dont l'objectif est de bloquer leur installation ou retarder le plus possible le processus. Si des alliés du premier ministre Ariel Henry avaient publiquement plaidé en faveur d’un juge à la cour de cassation, les mauvaises langues disent que les actuelles autorités font passer le temps afin de se mettre en position de force pour mieux négocier leur sortie et protéger leurs arrières. Mais personne ne connaît la véritable motivation ou ce qui se cache derrière cette posture cynique du gouvernement au moment moment où la capitale haïtienne est totalement livrée aux gangs armés. 

Sauf qu’un peu de décence pourrait faire comprendre à ces hommes et femmes qu’ils feraient mieux de s’éclipser le plus vite possible pour rapidement se faire oublier car tant ils s’accrocheront au pouvoir, tant ils auront la haine d’une population à bout de souffle, qui, loin de donner un blanc seing aux personnalités du conseil présidentiel, veut tout simplement respirer et rêver d’un lendemain meilleur.

Ariel Henry et son gouvernement ont tout bonnement décidé de provoquer tout un pays qu’ils ont déjà entrainé dans le chaos après 32 mois passés au pouvoir. Plus de 5 mille personnes assassinées, des milliers d'autres enlevées et/ou violées sans oublier les milliers de déplacés. Ils laissent derrière eux un bilan désastreux, avec un pays totalement en lambeaux: l’administration publique, l’école, l’aéroport international Toussaint Louverture, les ports de la zone métropolitaine fermés, plus d’une trentaine de commissariats pillés et incendiés, des hôpitaux, et des centres du savoir, tels que l’école normale supérieure, l’Enarts, la bibliothèque nationale et des églises vandalisées sous les yeux passifs de ce gouvernement. 
Selon l’ONU, plus de 5 millions de personnes, soit près de la moitié de la population font face à une insécurité alimentaire aiguë. Bref, Ariel Henry et son équipe, symbole d'une gestion cauchemardesque. Il doit faire place nette et vite. 

En novembre 2022, dans un éditorial titré « Le 7 février approche, panique au sein du gouvernement », Gazette Haïti News avait attiré l'attention du chef du gouvernement sur le risque qu'il encourait. « N'importe quelle providence peut favoriser votre accession au pouvoir mais votre sortie, c'est à vous de la préparer », avions-nous écrit.

Malheureusement, il ne nous a pas écoutés. Chirurgien de renom, Ariel Henry, entré au pouvoir par la petite porte, avec tous les dégâts causés durant son passage, ferait mieux de se ressaisir et partir avec un peu de dignité. Il faut apprendre à quitter la table quand il ne reste plus rien dans les assiettes. 

 

 


Par Gazette Haïti News 

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